Vendredi soir, je prends un départ prudent sur le chemin de l'Arve. J'ai un oeil rivé sur le cardio pour respecter un plafond fixé à l'avance (désolé, je ne peux pas vous dire lequel, non mais !), et l'autre à observer mon environnement un peu trop humide à mon gout. Plusieurs fois, j'hésite à m'arrêter me couvrir, je ne le ferais finalement que dans le premier tiers de la montée vers Voza. Ensuite je vais multiplier les arrêts de confort (inutile et révèlant mon peu d'organisation) : arrêt pipi, arrêt pour déplier les bâtons, arrêt pour mettre la frontale, arrêt pour remettre les piles à l'endroit, arrêt pour enlever le coupe-vent (Euh, je crois que c'est tout..... Rassurez-vous, je crois qu'il y a 2 arrêts où, en personne rationnelle, j'ai réussi à regrouper 2 actions, Yeeeessss !).
Mais finalement, tout fonctionne parfaitement car à St Gervais, j'arrive avec 10 min de retard sur 2009, c'est à dire 2h50, moi qui voulait me rapprocher des 3h00, après avoir fait une descente en souplesse, et de toute beauté (p...n, les chevilles !!!).
Une première ligne droite où je claque une cinquantaine de mains d'enfants, un virage où j'embrasse Catherine et les enfants, tout le monde est heureux, une petite portion jusqu'à la ligne de ravito.....
J'y parviens au moment précis où le speaker annonce pour la première fois la fin de la course....
Je prends une grande claque sur la tête qui va me mettre K.O.
Mon premier réflexe est d'aller prévenir mon fan-club, me disant qu'en qques secondes, ils n'auront pas eu le temps d'aller bien loin, puis de revenir au checkpoint pour attendre les nouvelles.....
Les interventions au micro se suivent et se confirment : la course est arrêtée.......cette décision est définitive.........il n'y aura pas de nouveau départ...........
Cependant, il se remet à pleuvoir, et l'affluence est de plus en plus forte. Normal, les coureurs continuent à arriver, et aucun ne part !
A l'abri d'une tente, je me baffre : saucissons aux noix, fromage, gateau de riz.....
Finalement, on nous indique une salle pour attendre au sec un prochain rapatriement.
Je m'y rends d'un pas lourd.......il faut descendre un escalier de carrelage.....Celui-ci est détrempé par l'humidité qui règne depuis le début de la journée et mon cerveau est en mode dégradé, de plus les semelles de mes Hardrock ont gardé quelques souvenirs de la récente descente herbeuse et boueuse : Je descends l'escalier sur le dos pour au moins une demi-douzaine de rebonds entre les arêtes de marches et mes lombaires. Là, je suis définitivement sonné !!!!
CQFD: il ne fallait pas arrêter la course, l'espace Mont blanc de St Gervais est impraticable par mauvais temps !
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