vendredi 29 octobre 2010
Endurance trail 2010, Millau
Evacuons tout de suite l’ après UTMB 2010 : c’est vrai que la déception a été grande, cependant, la dépression toute relative qui s’en est suivie n’a pas été beaucoup plus grande qu’après une course achevée. La rentrée est arrivée là-dessus avec la reprise du rythme du travail. Guère de temps pour la mélancolie ! C’est pourtant sûrement à cause de ce relâchement que j’ai été victime d’une contracture récidiviste qui m’a privé des grosses séances préparatoires à l’Endurance trail nouvelle version.
Au départ, le transfert de la course vers Millau a été le déclencheur de mon inscription très précoce (janvier 2010) : l’envie d’aller fouler de nouveaux territoires.
Le 22 octobre, je me présente donc sur la ligne avec une certaine quiétude. Je me sens capable de venir à bout des 111 km, et souhaite avant tout faire une belle course, si possible en profiter…..
Catherine, Mathilde et moi sommes arrivés la veille en Aveyron. Nous avons élu domicile (comme d’habitude) à proximité de Nant, sur le plateau du Larzac, où nous avons nos habitudes depuis le temps que nous venons faire des séjours dans le coin, et pas seulement pour les Templiers !
C’est vrai que ça m’a fait me lever de bonne heure pour être au départ à 4h00 ce matin-là, mais quand on aime…… !
Outre le nouveau site, le millésime 2010 sera marqué par les températures extrêmement basses : il fait autour de 0°C ! je me suis abrité, en attendant le départ, au bar des Templiers, où on retrouve les aubergistes de Nant qui ont aussi fait le déplacement.
4h00 précise, après un rapide contrôle du sac, quelques interview de favoris, la musique et les fumigènes, ça part !
Un peu de bavardage sur le plat, pendant que nous sommes encore dans la ville, et passé le pont, la route s’élève, d’abord dans les habitations des faubourgs de Millau, puis dans les prairies. La nuit est claire, le ciel est limpide étoilé, et la lune est presque pleine. Les conditions sont idéales et le panorama nocturne de Millau et du viaduc est de toute beauté. Cette mise en jambe nous amène à l’extrémité du Causse noir dont nous contournons la pointe en balcon, tournant finalement le dos à Millau pour rentrer dans la vallée du Tarn. Peu à peu, je sens revenir une bonne circulation sanguine et la chaleur irradie les extrémités jusqu’alors sensibilisées par le froid. Le profil est vallonné mais doux jusqu’à ce qu’on attaque un bon raidard qui marque réellement le début des hostilités. Je m’étais fixé des limites « raisonnables » à ma fréquence cardiaque, mais vu l’enthousiasme autour de moi, je me laisse aller régulièrement 10 pulses au–dessus….
Nous surplombons les méandres de la rivière et une succession de villages. Malgré le froid ambiant, l’odeur des vaches est………très présente !!!! mine de rien, ça fait déjà plus de 2 heures que la balade a débuté. Nous entrons dans la première partie technique : un sentier monotrace qui nous redescend vers la vallée et le premier ravito, à la confluence de La Jonte et du Tarn.
Le Rozier
Après une traversée d’un joli village, manifestement escarpé, nous rentrons dans une petite salle qui grouille déjà de coureurs, suiveurs et bénévoles. Je ne sais pas quoi faire de mes lunettes : merci la buée !
Je ressors rapidement pour quitter ce village par un sentier étroit, peu marqué, qui nous élève franchement sur le causse de Sauveterre que nous allons contourner sur son flanc est. Le Tarn est toujours en contrebas, maintenant sur notre droite. Bien que beaucoup plus technique maintenant, la progression est toujours aisée, la plupart du temps en balcon vallonné Malgré la nuit, nous ressentons les paysages qui vont bientôt se révéler à nos yeux. Nous traversons un incroyable village quasi-troglodyte, St Marcellin,
et ensuite un fantastique cirque car la clarté s’affirme de plus en plus. . Le paysage est forestier et minéral à la fois : Spectaculaire ! Nous nous élevons encore, le peloton s’étire sur le chemin devenu piste et nous débouchons sur St Rome de Dolan, le deuxième ravitaillement de notre périple. Je profite de l’arrêt pour donner ma position à Catherine : le réveil a dû sonner, maintenant……il est 9h00 !
Nous allons quitter rapidement ce premier secteur de la course par une rapide descente sur un sentier qui coupe plusieurs fois la route. En bas, nous traversons Les Vignes, le Tarn et commençons une raide ascension, droit dans la pente, pour atteindre directement le plateau sur le deuxième secteur, le causse Méjean. Nous débouchons sur une petite route où je remets laborieusement en route la machine à courir. Toujours prêt à la fainéantise, je me prépare intérieurement à une longue portion roulante, pour faire la jonction avec le prochain ravito. Nous quittons rapidement la route, serpentons dans quelques prairies, remontons un étrange ravin boisé, pour finalement plonger sèchement sous la falaise où nous allons emprunter un sentier technique en balcon sur plusieurs kilomètres. C’est le tournant de la course. Je me prends un coup derrière la casquette. Je ne dois pas être le seul. Naturellement, les coureurs se sont regroupés en convoi pour faire cette étape groupés. Peu de dépassements se produisent. De temps en temps, on entend un juron, lorsque une racine manque, ou pas, d’envoyer un coureur par terre. Nous repiquons finalement vers le cœur du causse, traversons le village de Cassagne, et plongeons dans la forêt. Comme ça fait drôle d’avancer tout d’un coup ! Place à une séquence touristique avec la traversée des Arcs de St Pierre : des éléments rocheux plantés dans la forêt dont un magnifique portail qui a donné son nom au site. Nous atteignons ensuite La Viale, un petit village où un point d’eau a été ajouté entre 2 ravitos. Ce n’est pas trop tôt, je suis à sec depuis un moment car je ne m’attendais pas à mettre autant de temps sur ce tronçon ! Nous restons encore un peu en terrain dégagé, puis la descente s’amorce dans un secteur boisé, à nouveau roulant. L’épisode du monotrace m’a bien ralenti. Je dois admettre que mon départ a été trop rapide jusqu’à St Rome……..
Après le détour vers St pierre des Tripiers, nous nous enfonçons dans le ravin des Bastides, pour plonger finalement sur Les Douzes où nous traversons la Jonte. Une image fugitive d’un pliant et d’une canne à pêche me titille lorsque je passe dans ce lieu bucolique. Pourtant, le repos n’est pas au menu : Ca remonte illico vers le plateau du causse Noir. Je me plains rarement dans les côtes, c’est ce que j’aime le mieux. Vers le sommet, nous croisons quelques spectateurs. Effectivement, nous arrivons à Veyreau, km 70 environ où je retrouve mes petites femmes que j’ai « un peu » fait attendre…….Je profite de leur présence pour me délester des « encombrants » (vêtements sales, déchets, etc…), je prends un nouveau gps, et repars en forme pour une étape annoncée majoritairement roulante. Il y a bien longtemps que je n’avais pas couru aussi longtemps !
C’est l’occasion de discuter un peu, de penser à mes amis qui sont sur une autre course, au même moment, la fameuse « Diagonale »…..
Nous rallions d’abord St André de Vézines sans aucunes difficultés, puis l’étape de jonction se poursuit jusqu’au Château de Montméjean. Nous sommes arrivés dessus en le surplombant, et ce n’est qu’en se retournant, après l’avoir dépassé, que nous découvrons combien il est « là » imposant pour l’éternité. Nous nous sommes bien reposés ; Ca tombe bien : dure ascension vers les corniches de Rajol, où le décor minéral et surréaliste est annonciateur de Montpellier le Vieux.
Un sentier « artisanal » nous redescend dans le ravin du « riou sec » C’est parait il le chemin le plus direct ; Je doute que ce soit le plus rapide ou le plus roulant. C’est du « Templiers » tout craché ! Nous approchons de La Roque Ste Marguerite km 85, et de la Dourbie que nous longeons sur quelques centaines de mètres, tout en effectuant le tour complet du village. C’est l’avant-dernier ravito. Je trainasse un peu, autant que Catherine me laisse le faire car j’ai l’intuition d’une grosse étape pour rejoindre le toboggan final…….
Pourtant, sur le papier, ça semble tout simple : emprunter en balcon un sentier qui contourne le causse, puis atteint son sommet à son extrémité ouest. Dans la réalité, ça va être beaucoup plus laborieux. Ce n’est jamais très difficile, mais la course est sans arrêt interrompue par le relief tourmenté. Il faut traverser ou remonter plusieurs ravins. Le dernier, le Valat nègre marque notre sortie de la zone. Une très laborieuse ascension sur une trace peu marquée, une forte pente pour atteindre la falaise sommitale, et basculer sur le sommet du causse. Plusieurs fois, je dois me servir de mes bâtons pour garder l’équilibre…..Nous basculons enfin sur le plateau. La nuit est bien noire pour cette seconde nuit ; nous n’avons plus le magnifique ciel étoilé du début de course. La course peut alors reprendre sur le sommet du Causse. Nous traversons d’abord un splendide village rénové : Longuiers et poursuivons notre course nocturne vers le dernier repos à la ferme du Cade. Jamais 15km ne m’ont paru aussi longs : 4h00 !!! cheminant dans des bois inconnus, nous n’avons aucun repère que le gps qui tourne (lentement) et la vision du viaduc illuminé lorsque le chemin se rapproche du bord du causse. Nous débouchons brutalement sur la ferme car il n’y a pas d’éclairage aux alentours. C’est une ferme typique restaurée dans l’état où beaucoup de coureurs arrivent bien mal en point. Même moi, je ne suis pas autorisé à repartir à ma guise : le chef de poste m’impose une ration minimum avant de quitter les lieux ; Je suis trop pâle à son goût (moi, pâle, je rêve !). Nous sommes au centième kilomètre environ, et je reprends ma course dans la forêt. Une course qui s’achève plus vite que je ne le pensais lorsque un panneau annonce la descente finale via la grotte du hibou, et un chiffre magique : « arrivée 4km ». Le terrain est très glissant, mais la descente est ludique et sans danger. Nous ne descendons pas toujours franchement. Nous remontons plusieurs fois sur la droite et atteignons finalement l’incroyable grotte dont nous traversons les quelques salles, en ressortant par une autre porte. Le lieu est intact, quelques aménagements ont été réalisés sur le sol, mais c’est tout propre ! Sans doute parce que c’est inaccessible !!!
La descente se poursuit, encore technique, mais pas très longue. Nous sortons du couvert et Millau est proche. Il n’y a plus qu’à dérouler sur des petits chemins jusqu’à la ligne d’arrivée. Traversée du pont, passage sur les berges du Tarn et me voilà quitte de ce nouveau parcours en 18h30, une arrivée à 22h30.
Je reçois mon lot de finisher, une splendide polaire à « 3 bandes », je récupère mon plateau repas que je décide d’emporter : la journée a été suffisamment longue et nous avons tous hâte d’aller nous coucher. L’endurance trail new look est terminé, il faut reconnaître que c’est du rugueux, ça n’a rien à envier aux courses montagneuses, et tout est là pour devenir un must !
jeudi 2 septembre 2010
UTMB annulé : le remède est pire que le mal !!!!
Vendredi soir, je prends un départ prudent sur le chemin de l'Arve. J'ai un oeil rivé sur le cardio pour respecter un plafond fixé à l'avance (désolé, je ne peux pas vous dire lequel, non mais !), et l'autre à observer mon environnement un peu trop humide à mon gout. Plusieurs fois, j'hésite à m'arrêter me couvrir, je ne le ferais finalement que dans le premier tiers de la montée vers Voza. Ensuite je vais multiplier les arrêts de confort (inutile et révèlant mon peu d'organisation) : arrêt pipi, arrêt pour déplier les bâtons, arrêt pour mettre la frontale, arrêt pour remettre les piles à l'endroit, arrêt pour enlever le coupe-vent (Euh, je crois que c'est tout..... Rassurez-vous, je crois qu'il y a 2 arrêts où, en personne rationnelle, j'ai réussi à regrouper 2 actions, Yeeeessss !).
Mais finalement, tout fonctionne parfaitement car à St Gervais, j'arrive avec 10 min de retard sur 2009, c'est à dire 2h50, moi qui voulait me rapprocher des 3h00, après avoir fait une descente en souplesse, et de toute beauté (p...n, les chevilles !!!).
Une première ligne droite où je claque une cinquantaine de mains d'enfants, un virage où j'embrasse Catherine et les enfants, tout le monde est heureux, une petite portion jusqu'à la ligne de ravito.....
J'y parviens au moment précis où le speaker annonce pour la première fois la fin de la course....
Je prends une grande claque sur la tête qui va me mettre K.O.
Mon premier réflexe est d'aller prévenir mon fan-club, me disant qu'en qques secondes, ils n'auront pas eu le temps d'aller bien loin, puis de revenir au checkpoint pour attendre les nouvelles.....
Les interventions au micro se suivent et se confirment : la course est arrêtée.......cette décision est définitive.........il n'y aura pas de nouveau départ...........
Cependant, il se remet à pleuvoir, et l'affluence est de plus en plus forte. Normal, les coureurs continuent à arriver, et aucun ne part !
A l'abri d'une tente, je me baffre : saucissons aux noix, fromage, gateau de riz.....
Finalement, on nous indique une salle pour attendre au sec un prochain rapatriement.
Je m'y rends d'un pas lourd.......il faut descendre un escalier de carrelage.....Celui-ci est détrempé par l'humidité qui règne depuis le début de la journée et mon cerveau est en mode dégradé, de plus les semelles de mes Hardrock ont gardé quelques souvenirs de la récente descente herbeuse et boueuse : Je descends l'escalier sur le dos pour au moins une demi-douzaine de rebonds entre les arêtes de marches et mes lombaires. Là, je suis définitivement sonné !!!!
CQFD: il ne fallait pas arrêter la course, l'espace Mont blanc de St Gervais est impraticable par mauvais temps !
Mais finalement, tout fonctionne parfaitement car à St Gervais, j'arrive avec 10 min de retard sur 2009, c'est à dire 2h50, moi qui voulait me rapprocher des 3h00, après avoir fait une descente en souplesse, et de toute beauté (p...n, les chevilles !!!).
Une première ligne droite où je claque une cinquantaine de mains d'enfants, un virage où j'embrasse Catherine et les enfants, tout le monde est heureux, une petite portion jusqu'à la ligne de ravito.....
J'y parviens au moment précis où le speaker annonce pour la première fois la fin de la course....
Je prends une grande claque sur la tête qui va me mettre K.O.
Mon premier réflexe est d'aller prévenir mon fan-club, me disant qu'en qques secondes, ils n'auront pas eu le temps d'aller bien loin, puis de revenir au checkpoint pour attendre les nouvelles.....
Les interventions au micro se suivent et se confirment : la course est arrêtée.......cette décision est définitive.........il n'y aura pas de nouveau départ...........
Cependant, il se remet à pleuvoir, et l'affluence est de plus en plus forte. Normal, les coureurs continuent à arriver, et aucun ne part !
A l'abri d'une tente, je me baffre : saucissons aux noix, fromage, gateau de riz.....
Finalement, on nous indique une salle pour attendre au sec un prochain rapatriement.
Je m'y rends d'un pas lourd.......il faut descendre un escalier de carrelage.....Celui-ci est détrempé par l'humidité qui règne depuis le début de la journée et mon cerveau est en mode dégradé, de plus les semelles de mes Hardrock ont gardé quelques souvenirs de la récente descente herbeuse et boueuse : Je descends l'escalier sur le dos pour au moins une demi-douzaine de rebonds entre les arêtes de marches et mes lombaires. Là, je suis définitivement sonné !!!!
CQFD: il ne fallait pas arrêter la course, l'espace Mont blanc de St Gervais est impraticable par mauvais temps !
trail Ubaye Salomon 2010, Barcelonnette
Ce fut une vrai récréation au coeur de l'été : le trail Ubaye version ultra, 43 km et 2500 m D+ qui nous ont fait découvrir les crêtes aériennes du "chapeau de gendarme", sommet emblématique qui coiffe la capitale de l'Ubaye. Thierry m'a emmené sur une base qui n'était pas celle d'une promenade : je gagne à nouveau une 40aine de minutes par rapport à 2009 !
mercredi 1 septembre 2010
UTMB 2010 ? Quel UTMB ?
A cette heure-ci je devrais être en train de rédiger patiemment un CR détaillé de ma quatrième participation au grand ultra montblantesque. Ca, c'est si le destin m'avait offert le scenario idéal. En réalité, rien ne s'est passé comme prévu. Vendredi matin, après une belle semaine, la météo a viré à la pluie, et ces précipitations répétées toute la journée ont provoqué des coulées de boue, notamment au col de la Seigne qui ont contraint les organisateurs à annuler la course après seulement une vingtaine de kilomètres.
Grand raid du golfe du morbihan 2010 "Ultra-Marin"
Après 2 années en demi-teinte (pour ne pas dire pire), je n’aurais pas facilement supporté de rempiler et d’obtenir une nouvelle contre-performance. Pour éviter ça, j’ai tenté de me préparer un peu plus sérieusement cette année (l’inverse aurait été difficilement possible….). Dans cette perspective, les 24 heures de Rennes, le BUT (Bretagne ultra-trail) en mai, suivi immédiatement du trail de Guerlédan, et un enchaînement millimétré en juin pour arriver le mieux possible à Vannes, le 25 juin.
Une semaine avant le départ, il commence à se dire que l’édition 2010 se déroulera avec la chaleur.
Ca doit être la faute de la coupe du monde puisque la seule édition torride autour du golfe du Morbihan a été celle de 2006 (abandon Le Hézo à 125km).
Je ne me focaliserais pas là-dessus. Je vais juste adopter un plan de marche hyper-prudent pour résister à cet élément dont je ne suis pas adepte, en général.
Bien qu’hyper assidu à cette compétition, le nouveau format de l’épreuve, avec départ et arrivée à Vannes, me donnerait presque la sensation de disputer une nouvelle course. Toujours mal organisé, je retrouve assez tardivement Patrick et Marie-Laure à proximité de la zone départ, ensuite, ce sont Cécile, Marin et Pascal qui nous rejoignent pour nous encourager. Quelques photos, quelques chambrages et c’est parti très lentement à la moitié du peloton. Il nous faudra assez longtemps pour trouver une allure régulière de 6’45/km tant le paquet est compact en début de course, avec beaucoup de marcheurs, notamment. La chaleur est là, bien présente. Les camel-bag vont chauffer pendant les prochaines 24heures ! L’ambiance est détendue en ce début de course sur les chemins facile de Vannes, puis de Séné. Passé Port Anna, il faut être plus vigilant car la trace est plus étroite, et les obstacles ne manquent pas ; de plus, l’attention est distraite par l’affluence sur les plages malgré l’heure tardive. Ambiance fin d’année scolaire. Mais oui, mais oui, l’école est finie ! Comme chaque année, le ravitaillement est placé sous les pins de l’école de voile. Je trouve les bénévoles un peu juste en effectif tant la demande est forte côté coureurs. Je suis surpris de voir la quantité d’eau bue en 2 heures de course !
Nous repartons par des beaux chemins cyclables vers les zones du Poulfanc (Vannes) et de Theix.
Après avoir tangenter l’ancienne route de Nantes, nous nous attaquons pour de bon à la presqu’île de Rhuys. La fraîcheur ne vient toujours pas. C’est d’autant plus sensible que nous empruntons un long tronçon de bitume peu avant l’arrivée à Noyalo.
Patrick me semblait facile jusque là, il décide pourtant de me laisser filer.
Il s’octroie une pause sandwich tandis que je m’enfonce dans la nuit. Un contrôle des sacs, et des lampes frontales provoque un nouvel arrêt. J’en profite pour démarrer le mp3 en mode aléatoire.
Ennio Morricone pour commencer, suivi de Moby, Thomas Fersen et Massive Attack vont m’accompagner toute la nuit. C’est une première pour moi. J’ai tenté cette expérience en raison de la somnolence qui a eu souvent prise sur moi durant les 4 derniers raids circadiens que j’ai faits (GRR, UTMB, et GR56). Nous traversons une nouvelle fois la route de Sarzeau avant de nous enfoncer réellement au cœur de la course et de la nuit étoilée avec la pleine lune. J’adore cette première zone autour du Hézo : nous courons entre de belles prairies vallonnées et le golfe sur notre droite. Le sol est souple et le sentier sinueux, un régal ! S’en suivent quelques traversées de marais salants, des sentiers coincés entre plages et lisières arborées, un peu (trop) de routes aussi. Tout ça nous rapproche paisiblement de Sarzeau que j’atteins à 1h20 du matin. Je m’attable peu de temps, celui d’une petite soupe avec des morceaux de pain que je trempe, et celui d’un plein de liquides. Je croise Jérôme qui vient d’abandonner au moment où je quitte ce grand gymnase. Dans la partie suivante, c'est-à-dire jusqu’à Port Navalo, je vais faire le yoyo avec un groupe d’une demi-douzaine de coureurs dont quelques « coureurs d’extrême ». Tout le monde ne fait pas le Cyrano de la même façon !
Une nuit sans histoires, un grand moment de tiédeur, de zénitude et d’introspection !
Le jour se lève alors que j’enchaîne les criques précédant le détroit de Port Navalo. Le spectacle est de toute beauté à la faveur de la clarté du ciel, et de la qualité du point de vue sur les côtes, les iles, la rivière d’Auray, etc, grandiose !
Je me présente au bateau peu avant 12 heures de course, c'est-à-dire juste avant 7 heures du mat, heureux comme un gosse qui va faire un tour de manège.
Le chrono est arrêté, donc pas de pression pour embarquer, s’équiper du poncho et du gilet, et attendre que le zodiac soit plein.
Rapide et agréable traversée. Le capitaine et son équipage sont aux petits soins. Ils sont finalement plus fascinés par notre aventure que nous pour cette nautique récréation.
La course et le chrono reprennent sur le quai de Locmariaquer, mais seulement pour rejoindre le gymnase de la même ville, 3 km après le bourg.
Pendant les 2 heures qui ont précédé ce moment, je m’étais mentalement préparé à lister toutes les choses que je devais faire à ce ravitaillement de mi-course, ou plutôt de début de course, c’est en effet là que démarre vraiment l’ »épreuve » avec le soleil qui est déjà haut, et la chaleur qui va vite nous submerger à nouveau.
Grosse déconvenue devant le tas des sacs numérotés : le mien n’est pas là !
Je pars me restaurer en pestant intérieurement, en rêvant qu’il est mal rangé, et que les bénévoles vont le retrouver !
La tête ailleurs, je ne fais pas ripaille. Je ne prends pas non plus le temps de discuter avec les gens que je rencontre, juste le temps de saluer Didier qui repartait à mon arrivée.
Je trouve quand même quelques barres de céréales à emporter, en me disant que c’est mieux que rien, et je reprends la route en ayant perdu trop de temps à mon goût !
Une étape qui alterne de jolis chemins creux autour de Crac’h, mais aussi pas mal de goudron. C’est une portion où on est assez loin du golfe !
Je passe quelques coups de fil pour organiser un plan B d’assistance : récupérer quelques gels, boissons, et une saharienne pour ma tête !
Pour la course, mis à par la chaleur qui s’accentue, tout va bien : j’avance, et je gagne des places !
Arrivée à Auray, Port de St Goustan. Au ravitaillement, je récupère un peu de poudre pour me préparer un bidon énergétique. A nous la rivière, et direction Le Bono.
Je fais une traversée du pont suspendu remarquée et immortalisée (Merci Christophe Rochotte journaliste de Run’n Live).
Il est 11h15, et nous ne pouvons plus ignorer la chaleur. Les écarts sont devenus importants entre les coureurs. Je fais route avec un local : Patrick qui me surprend par son caractère de chameau : il ne boit rien ou presque entre 2 ravitos !
L’allure était régulière jusque là, elle va un peu chuter sous le cagnard. Cependant, j’arrive sans peine à maintenir la course au moins dans toutes les parties ombragées !
Larmor Baden
C’est la dernière « grosse base » Il me tardait d’y arriver ! La plage que nous venons de longer nous est apparue interminable !
Didier est là, il se fait soigner les pieds.
Moi, je bobe devant les mets proposés, rien ne me tente, je suis au bord de la nausée….je sirote quand même 2 verres de Breizh Cola. Je prends mon temps puisque j’ai décidé d’attendre Didier, et finalement, je me garnis un petit sac avec des pâtes de fruit : c’est toujours ça !
La pause a sans doute approché la demi-heure mais qu’importe ! Nous repartons en trottinant et avec la volonté de sortir au plus vite de l’agglomération. Rapide passage sur une plage où nous interpellons Marie-Laure en train de parfaire son bronzage côté face…Nous nous hâtons lentement…Nous savons qu’ensuite, il y a la traversée ombragée du marais de Pen en Toul. Je m’accorde une nouvelle pause avant de quitter ce passage de fraîcheur relative. Je veux réunir mes forces avant une longue séquence de bitume exposé, et envoyer un message d’encouragement et de prudence à Fred qui ne va pas tarder à s’attaquer au demi-raid, départ 17h00. Ensuite, ça devient compliqué mais j’avance ! Je n’ai pas l’intention de laisser Didier tout seul devant ! Du côté de Port Blanc (j’avoue avoir un peu de mal avec la chronologie à ce moment de la course), j’ai l’immense surprise de tomber nez à nez avec Thierry qui m’a fait la surprise de venir me supporter en vrai ! Il va m’accompagner jusqu’au ravitaillement du Moustoir (km 153), une aide précieuse et providentielle , mais aussi une compagnie pour moi qui vient de courir seul ou presque pendant 18 heures environ ! Nous y parvenons enfin vers 18h00. Le petit ravito est presque désert, il n’y a quasiment que mon équipe d’assistance et les bénévoles ! Maud, et le petit Louis, Laurence et Mathilde. Je suis content de m’asseoir à l’ombre de la bâche. Je résiste quelques instants à l’ordre qu’on m’intime de changer de tee-shirt, mais je comprends vite que plus je me laisse faire et moins ça me prendra d’énergie et de temps ! Nouveau tee-shirt, nouvelle casquette avec protège-nuque, quelques gels récupérés à l’arrache suite à mon SOS du matin, un peu de Nok et je repars avec Maud qui souhaite faire cette étape avec moi. Je me sens gêné, comblé, mais de toute façon, je n’ai pas le choix ! J’ai par ailleurs, fort à faire avec un releveur qui est devenu très douloureux. Nous allons passer un agréable moment ensemble (désolé Thierry !) en alternant marche, course, bavardage et rigolade. Nous dépassons Didier à la pointe d’Arradon. Il semble souffrir le martyr avec ses pieds, le pauvre ! il ne peut nous suivre malgré notre timide invitation à le faire. Nous longeons pas mal de plages en empruntant les murets coincés entre le sable et les murs d’enceinte des nombreuses propriétés privées. Je détonne un peu dans le paysage des serviettes et des claquettes. C’est marée haute, sans doute un fort coefficient car la dernière plage nous verra nous mouiller jusqu’en haut des cuisses. Une nouvelle perte de temps : on n’avance pas vite dans ces conditions, ensuite il faut rincer les chaussettes, n’est ce pas Maud ?
Ca passe vite finalement, et Voila déjà (enfin) l’ultime ravitaillement de Moréac (km 166). Je (on) m’accorde juste le temps de remplir les bidons et me voila seul pour cette dernière étape. Je souffre tellement du releveur que je n’arrive pas à courir. Je me fais passer sans pouvoir réagir, et je fais mes comptes : 28, 29, 30 ! J’en pleurerais ! Je parviens enfin à relancer à l’approche de l’agglomération, et j’entre dans le bois du Vincin en trottinant. Je vais finalement parvenir à tenir en Cyrano jusqu’à l’arrivée toute proche maintenant. A nouveau, Thierry est venu à ma rencontre pour le secteur Vannetais. Ensemble nous reprenons quelques coureurs : 30, 29, 28 j’aime bien les comptes dans cet ordre. Et puis c’est le divin enchaînement : Conleau limpide tellement c’est plat, la Pointe des Emigrés, dernière petite difficulté, les chantiers navals, le port et son rectiligne bassin. Un dernier coureur à manger et l’objectif de finir sous les 27 heures redonnent du dynamisme à cette fin de course. Pour franchir le bassin, le règlement impose la marche pour traverser une passerelle, la course reprend pour 500 mètres, et je me présente sous la banderole en 26h55 dont seront décomptées les 15 min de traversée nautique pour un chrono final de 26h40 et une 26ème place. Est-ce la fatigue ? toujours est il que je n’explose pas de joie ! Pourtant ma joie est immense d’avoir vaincu mon démon : la chaleur, et d’avoir si bien maîtrisé la durée et la distance à parcourir, sans jamais avoir eu besoin de dormir, mon autre point faibles des courses récentes. Merci à Thierry pour la préparation qu’il m’a concoctée, tous ses messages d’encouragement, et sa présence le D-day. Merci à Patrick pour les moments passés ensemble. Soit confiant dans ta force Patrick ! la prochaine sera la bonne !
Merci à Maud, pour sa bonne humeur, à Laurence pour sa patience et à Mathilde pour l’ amour de son papa…. Enfin Bravo à Catherine pour son excellente place sur le trail 56, mais aussi à Didier pour avoir enfin vaincu le Grand raid. Mais j’arrête on n’est pas aux César , tout de même !
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