Il s'agit d'une course que j'ai vécue de bout en bout avec Fred. C'est son CR que je reproduis ici :
"Ça s'est fait
Mon dernier compte rendu date de mon dernier templiers (65K) en 2004, cette année là je terminais mon 1er trail long dans un état de fatigue assez avancé du à une blessure trainée pendant 25k mais une joie intense à l'arrivée.
Depuis cette date, je me suis essayé sur du 100K route (pas mon truc), sur le raid du Mercantour où j'ai peut être décroché trop tôt mon dossard.
Début d'année 2009, Hubert (mon mentor, non, non Hubert ce n'est pas trop de le dire) me propose de participer avec lui à UET (quel est ce nom étrange Ultra Endurance Trail), 116K 4500m de dénivelé positif, là je me suis dis, si tu réussis à terminer cette course, tu vas peut être passé dans la cour des grands (comme de passer de la cour de la maternelle à celle de l'école primaire).
Et voila, c'est parti pour un entrainement progressif de 6 mois pour atteindre mon objectif. Plusieurs trails de 30 à 60k, un entrainement régulier, un dernier mois spécifique dans la vallée de Couesnon avec Hubert m'ont permis d'être prêt pour la course.
L'échéance arrive, départ d'Acigné le jeudi matin (les filles nous rejoindront le lendemain soir), arrivée sur Nant le jeudi après midi.
Retrait des dossards - tiens bonjour Michel, Stephane …, on discute boulot, bricolage, non, je déconne, c'est WE trail donc on parle le langage trail, UTMB, CCC, GRP etc.
Dernier repas et qu'est ce que l'on mange à votre avis et bien des nouilles (pour changer des pates).
Levée à 2h00 (pas trop dormi), petit dej, pour moi thé et gâteau sport, pour Hubert thé, céréales, compotes, petits suisses. Inspection du sac, tout est ok (liste de matos obligatoire à emporter).
On y est au départ, on passe le sas du contrôle des sacs, puis petite escapade au troquet d'à coté, non pas pour boire une bière mais un café.
ERA se met à chanter Ameno, les flambeaux s'enflamment, les yeux s'embrument, la poitrine se serre, le départ est donné, il est 4h00, nous sommes 700.
Petit footing de 15K vers Sauclieres (ravito en eau) qui nous permet de nous mettre en jambes, pas de douleur ni pour l'un ni pour l'autre, on est dans le rythme (Hubert nous a calculé nos temps de passage), direction prochain ravito Dourbies.
Quelques instants apres Sauclieres, je fais un pas de danse sur la droite puis sur la gauche pour éviter une flaque d'eau et patatra, 1ere gamelle, crampe au mollet droit début de contracture, tant pis on fera avec.
Un léger plateau me permet de récupérer mais deuxième tuile, des problèmes gastriques (je reste sobre).
Le soleil se lève, on se rapproche de Dourbies (ravito, 40ème kms), un médecin me donne un Smecta, on repart, on est toujours dans les temps.
Dans la montée vers Mont Aigoual, début d'hypoglycémie et d'hypothermie dus je pense à mes problèmes gastriques, donc sucre à gogo et après 1 à 2 heures au fond du trou, je suis revenu dans le rythme.
Le soleil se lève, pour l'instant je ne vous ai pas parlé du paysage parce qu'après la nuit et la pluie, le ciel est couvert et on ne voit pas grand-chose.
L'ascension est longue mais pas trop difficile pour arriver au prochain ravito en pensant avoir une bonne soupe et ben que neni, on y reste pas trop longtemps puis direction vers le sommet du Mont Aigoual où nous attendais une surprise, un vent de 120 km/h avec 0°, on ne va pas trop trainer, direction Camprieu.
On y arrive sans encombre (70ème Km), départ 14h30, direction Trèves (87K) avec quelques difficultés, cela va encore mais les cuisses commencent à tirer.
On y arrive au 87K, nos supportrices et notre supporter sont à nous attendre,
Laurence est là avec mes vêtements de rechange, elle est aux petits soins avec moi mais elle sait et je sais aussi que la course commence maintenant.
Il nous reste un marathon à faire dans la nuit et de - en - d'énergie.
Départ de Trèves vers 18h, la montée vers le plateau de Revens se passe bien mais pour moi le plus difficile est à venir, des cotes de 200m très pentues et glissantes (on monte sur la pointe des pieds et avec les bras de temps en temps).
Les descentes de dingue à n'en plus finir qui me feront perdre l'équilibre plusieurs fois dont une fois ou Hubert me rattrape in extrémiste.
L'arrivée avant Revens (100K) me permet de récupérer et comme notre devise c'est que tout ce qui peut être couru doit être couru, on termine en courant pour atteindre le ravito.
Le climat est malsain, les abandons s'enchainent, on y reste que 10 mins.
Départ vers 21h10, petite boucle très pentue et très technique avant de descendre vers Cantobre, quelle descente, du jamais vu pour moi en tout cas.
Cantobre, plus qu'une montée et une descente avant Nant.
Une montée à n'en plus finir (limite escalade sur certains tronçons):
- Hubert, quand est ce qu'on arrive en haut (comme les enfants lors d'un départ en vacances)
- Il faut que tu avances Fred
- je n'en peux plus
- Mets un pied devant l'autre et tu verras cela ira tout seul
Fallait y penser, j'ai mis un pied devant l'autre pendant qu'Hubert marchait devant et se retournait de temps en temps pour m'attendre ainsi je pouvais voir sa lumière, le fil conducteur de cette montée, on y arrive au sommet, Hubert chante Ameno.
Après une vingtaine de minutes sur le plat, on aperçoit les lumières de Nant, une dernière descente difficile puis le passage sur le petit pont, Laurence, Catherine nous attendent en haut d'une dernière montée, nous félicitent, nous encouragent et main dans la main avec Hubert nous passons la ligne d'arrivée, il est 1h15, nous arrivons 316 et 317 sur 700 partants, à l'arrivée il en reste 410.
Notre joie est intense mais peut être trop réservée pour certaines J
Je sais que je ne suis pas trop expressif dans la joie ou dans la peine et pourtant …
Dans ce récit, je parle très peu du paysage qui est magnifique (on a tendance à regarder nos pieds).
Je parle souvent des difficultés mais c'est souvent passé ces difficultés que les moments de bonheur sont les plus intenses.
Certains diront que nous sommes des fous, des inconscients etc.., je leur réponds que nous aimons l'ambiance des courses, les coureurs, les spectateurs qui nous encouragent, nous sommes des passionnés, pas simplement du gout de l'effort mais des passionnés de la vie.
Je remercie Hubert pour tout, il avait les jambes pour faire 3h de moins.
Merci à Laurence qui sait toujours être la pour moi.
Merci à tous nos supporters et supportrices. (Catherine, Didier, Claire …..)
Petit pensée intime
A l'arrivée, c'est terminé je ne suis pas fait pour ces distances.
Le lendemain, ce serait dommage d'avoir gagné le droit de participer à l'UTMB (Ultra Trail du Mont Blanc, 165k avec prés de 10000m de dénivelé) en terminant cette course et de ne pas y participer J
A de prochaines aventures peut être."
vendredi 30 octobre 2009
Trail Ubaye Salomon 2008
Notre destination de vacances doit offrir des possibilités de courses: trail Ubaye Salomon, é distances au départ de Barcelonnette.
Marathon du Mont St Michel 2008
La course à pied c'est aussi une affaire de copains : ici en direction du mont St Michel, avec Patrick.
Raid du Golfe du Morbihan 2005
"Alors, vous n'êtes pas un peu cinglé de courir sur des distances comme ça ?"
-Si, si, tout à fait. D'ailleurs, je serais pas surpris de revenir d'autres fois sur cette même course.
Templiers 2005
2005 ou ma deuxième participation à cette course mythique. C'est un peu l'année de la consécration après une première fois pleine d'approximations.
Marathon de Paris 2006
jeudi 29 octobre 2009
UTMB 2009
C'est un lien vers le site ultrafondus dans lequel vous retrouverez toutes les personnes évoluant dans ce monde de l'Ultra :
http://www.ultrafondus.fr/index.php/Recits-bruts/Ultra-Trail-du-Mont-Blanc-2009-Hubert-Piel.html
http://www.ultrafondus.fr/index.php/Recits-bruts/Ultra-Trail-du-Mont-Blanc-2009-Hubert-Piel.html
Arrivée UTMB 2009
Il y a tant de coureurs qui aimeraient être à ma place : franchir en courant la ligne d'arrivée, accompagné de ma fille !
Pourtant la joie, le bonheur sont très contenus à cet instant.
Pourtant la joie, le bonheur sont très contenus à cet instant.
Grand raid de la Réunion 2008
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