mercredi 24 août 2011

Août 2011 dans Les Ecrins et l'Ubaye


Fidèle à une habitude qui devient tenace, nous venons de passer, en famille, 3 semaines dans les Alpes du sud : La Vallouise, puis la vallée de l'Ubaye.
Nous avons bien sur arpenté les sentiers des Ecrins et de la région de Barcelonnette pour un total de 15000 m de D+, avec en point d'orgue pour moi le trail Ubaye Salomon (42 km, 2500 m D+) disputé cette fois-ci avec des conditions épouvantables. Une fois n'est pas coutume ! Bien sur, il y a le regret de ne pas conclure cette période par un passage à Cham pour l'UTMB, ou dans les Pyrénées pour le GRP. Espérons que 2012 sera plus favorable.......

Les Hospitaliers, Nant, 30/10/2011


Non disponible pour participer aux Templiers cette année, et n'ayant pas pu m'inscrire au Grand Raid de La Réunion, je choisis finalement le "vieux circuit" des Templiers à Nant (12), délaissé au profit de Millau.
http://www.festival-des-hospitaliers.com/
Il n'y a plus qu'à se mettre au boulot !

mercredi 13 juillet 2011





19 juin 2011, Nasbinals Lozère
J’ai longtemps snobé cette course…. Il y a des a-priori tenaces ! Je pensais que trouver mieux que les Templiers et ses Causses magnifiques, ça n’était pas possible……
Finalement, le projet démarre lorsque Stéphann, un pote de Liffré « décide » que personne du club n’irait au grand raid du morbihan en 2011, considérant notamment que moi, je connaissais tous les cailloux de l’Ultra-marin, après avoir fait toutes les éditions, et que les autres avaient également intérêt à ne pas rentrer dans ma routine ! De fil en aiguille, nous nous retrouvons à 5, bien décidés à en découdre avec ce morceau qui approche dangereusement des 100 bornes.
Stéphann, très tot dans l’année s’occupe de nous trouver un gîte pas loin de Nasbinals (48), et moi, je prends l’initiative de négocier un partenariat avec Nourredine : Nous courrons donc en vert, avec les couleurs de « Sobhi sport »
La pratique de l’Ultra-trail n’est pas un long fleuve tranquille :
Stéphann fait un printemps studieux, sportivement parlant, mais il se blesse durant les 6 heures de Rennes. Ses efforts multipliés pour retrouver la forme seront on ne peut plus erratiques. Didier fait une nouvelle rencontre avec Madame la blessure encore plus tard, juste au marathon du Mont St Michel, et Fred, même si ça parait plus bénin, se plaint d’une tendinite contractée peu de temps avant le D-day. Jérôme va bien, sa seule réserve vient de son manque d’entraînement spécifique. En revanche, il affiche quelques kilos de confort sur la balance ! Et enfin, mézigue, et bien moi, j’ai fréquenté un peu trop mon ami le cardiologue, ces derniers temps, et j’ai longtemps cru que mon Aubrac aurait été dans la peau du coach-suiveur-spectateur.
Stéphann jette l’éponge la veille de la course : nous partons donc à 4, pourtant nous sommes 5 dans la voiture, car le groupe s’est élargi entre temps !
Le voyage se fait avec un temps maussade, mais les prévisions météo ne sont pas mauvaises pour la course. On est même certain d’éviter toute forme de canicule !
Le réveil retentit à 2h30 ce dimanche matin dans le gîte où nous logeons. Chacun se hâte dans ses préparatifs. Finalement, je suis le dernier à monter dans le monospace : j’ai eu un accident de poche à eau, c’est bien le moment d’avoir des fuites !
Nous nous garons sans peine non loin du départ. Un petit quart d’heure à patienter dans le sas départ, et les fauves sont lâchés à 4h00 précise.
Malgré la température frisquette, je suis en cuissard et tee-shirt + manchettes, un bonnet hyperfin, et le packvest avec 2 bidons. Je prends le départ avec Fred, Didier et Jérôme sont devant, et Vincent, derrière.
La mise en route est facile, roulante sur de beaux chemins suffisamment larges. J’ai les sens en éveil, et particulièrement l’œil rivé sur le cardio : les consignes sont strictes !
Globalement le profil est descendant jusqu’au 25ème kilo mais il faudra quand même se tartiner 2 murs pour y arriver, et le cumul approchera les 700m en dénivelé positive à ce premier ravito.
Nous quittons les beaux chemins vers le 10 ème km, c’est pour remonter une piste de ski de St Urcize. Ensuite, le parcours sera un peu plus fun, et nous donnera la possibilité de nous réchauffer. Nous évoluons dans un brouillard parfois épais, et alternons les parties boisées et les passages en crêtes à découvert sous le vent humide !

Au détour d’un chemin, alors que le jour est à peine levé, je reconnais 20 mètres devant moi la silhouette de Didier. S’il est là, je sais que c’est malheureusement cuit pour lui. Dans sa déveine, il aura la chance de ne pas galérer 10 bornes à marcher, avant d’être rapatrié.
Nous quittons la Lozère pour faire une incursion dans le Cantal, et de belles pistes vers la croix du Triadou remplacent les single de la forêt. Enfin un beau sentier, avec des galets bien glissants nous fait plonger vers St Chély d’Aubrac, et le premier ravitaillement. Oubliant toute consigne de prudence, Fred et moi descendons ça comme des dératés !




Le ravito est installé en plein milieu du village, très mignon entre parenthèses !
Je fais le plein des bidons, j’engloutis quelques pâtes d’amande, et je déplie les bâtons. Nous retrouvons Jérôme à ce moment, mais il repart avant nous.
Nous lui emboîtons le pas nous aussi, hâte d’avaler ces 900 m de D+ qui nous attendent avant la prochaine escale. A peine avons-nous quitté ce sympathique village, nous nous retrouvons dans une forte pente, et par un petit sentier. Il faut dire qu’il n’y a guère que 10 km avant Brameloup !
Je sais Fred légèrement faiblir devant moi, naturellement, je prends le relais. J’imaginais alors que ce n’était qu’une petite baisse de régime. Mais très vite je constate qu’il décroche, et quand je me retourne après avoir contourné une pâture, je réalise que je ne le reverrais pas tout de suite.
Nous connaissons un léger répit dans la montée à l’occasion d’une traversée de 2 hameaux situés sur un plateau, autour 1200m, et reprenons l’ascension vers la deuxième station de ski. Nous avons le jour depuis quelques heures maintenant, mais nous avons toujours du mal à nous rappeler que c’est la mi-juin ! Après une dernière montée dans une pente herbeuse, je rejoins une terrasse de ce qui ressemble à un restaurant de station, où les tables bien garnies du ravito m’attendent. Je suis résolu à ne pas trainer en raison du froid, mais je patiente un peu en attendant Jérôme, que je viens de retrouver, car il est au ti-coin. C’est à ce moment que je constate, sentiment étrange, qu’il y a des coureurs qui passent à une centaine de mètres de là : c’est une autre épreuve, sans doute le Cap Aubrac, une des courtes distances du jour (<30km). Nous autres n’en avons pas fini avec l’ascension, nous continuons de remonter une piste jusqu’à la côte 1400 (Suc de Born). Nous retrouvons un carrefour de piste et commençons franchement la descente, parfois sur les fesses, dans les herbes glissantes…..J’ai donc un nouveau compagnon pour faire la route qui vient de changer à nouveau de cap. Nous allons maintenant vers le sud-ouest. Nous empruntons principalement des petites traces souvent peu marquées, en forêt. Nous descendons parfois dans des ravins, ou bien sur des chemins bordés de murets. Il y a aussi quelques parties découvertes pour de courtes liaisons sur routes. C’est plutôt ludique, et généralement très souple, jamais sale bien que les organismes commencent à souffrir. Mine de rien nous allons perdre 600m d’altitude.
Nous remontons finalement pour gagner Prades d’Aubrac, le nouveau ravitaillement. Nous sommes à la mi-journée, et avec Jérôme, avons déjà attaqué le saucisson…….




Je m’étais fixé 10 minutes maxi au ravito. Je respecte bien ce délai, trop même puisque je suis obligé de faire demi-tour peu après : j’ai oublié mes bâtons. Ce contretemps permet à Jérôme de rester avec moi. Il vaut mieux être fort : c’est parait t’il là que les choses sérieuses commencent !
De fait, après une mise en jambe où nous faisons pas mal de routes et de chemins agricoles, nous allons rentrer dans une belle partie de yoyo. Il y a là un accident de terrain que l’organisateur va exploiter à fond puisqu’on a l’impression de devoir le franchir plusieurs fois de suite.
Nous traversons quelques hameaux et de jolies ruines. A la sortie d’Aurelle (jolie église en restauration), Jérôme montre de plus en plus de signes de fatigue. Il décroche une première fois alors que nous descendons un ravin en hors-trace, et à nouveau souvent sur le cul !
En bas, il me rejoint presque pour une traversée à gué, mais je le perds à nouveau pendant la remontée sur l’autre versant. J’essaie de me concentrer sur un objectif que j’ai dû revoir plusieurs fois à la baisse tant le parcours s’est avéré plus rapide que je le prévoyais. Maintenant, c’est « moins de 15 heures ! »J’entame une partie de « Pacman » car de nombreux coureurs ont baissé les armes. Après une dernière traversée de gorges, un dernier pont, nous entamons une longue mais ultime grosse montée. Nous débouchons finalement sur le plateau, qui va être notre paysage typique Aubrac jusqu’à l’arrivée.




Ce dernier terrain de jeu où il faudrait avoir des jambes, car il reste quand même 20 bornes avant l’arrivée est pourtant loin d’être plat. Je parviens quand même le plus souvent à courir, en tout cas, à maintenir un rythme convenable. Nous empruntons une nouvelle fois une ancienne voie romaine et parvenons au dernier ravitaillement, aussi le plus sommaire. Ca me va, je remplis juste les bidons, bien décidé à expédier le dernier tronçon au plus vite. Nous cheminons donc dans les Alpages, et apercevons quelques Burons, ancien habitat typique des éleveurs et qui a donné le nom à l’autre course sur la distance du marathon.




En plein milieu de ce décor à perte de vue, nous avons droit à un dernier mur. Ouaouhh ! il fait mal celui-là. Je relance la course juste après, la machine répond bien et je ne veux pas être dépassé. De plus en plus de spectateurs sont là à nous attendre au bord de la route qui nous descend à Nasbinals. Je relance une dernière fois sur la route car ça revient derrière….Tous mes pépins qui ont rendu compliquée ma participation à cette course, ainsi qu’aux suivantes, ressurgissent à ce moment. La vue se brouille quelques instants à l’approche de l’aire d’arrivée.
Je suis accueilli par Fred et Didier, douchés et habillés malheureusement depuis bien longtemps.
Jérôme et Vincent en termineront 70 minutes plus tard, main dans la main.
Je suis plutôt satisfait de la manière (gestion, alimentation, endurance), et un peu déçu par le résultat 77 ème / 213 finishers et plus de 90 abandons. Il faut dire que ma préparation a été brève et adaptée aux limites qui me sont désormais fixées. J’aurais sans doute pu prendre plus de risques. Je ne boude donc pas ma joie !

samedi 2 juillet 2011

liste des Ultras terminés

Trail des Sangliers, Liffré 55km 2004, 2005, 2006
100km Chavagnes en Paillers 2006
Trail des Sangliers, Liffré 59km 2007
Trail de Guerlédan 52km 2004, 2005, 2006, 2008
Défi trail de Guerlédan 20 + 52km 2007
Grande course des Templiers, Nant (12) 2004, 2005
Trail du Layon (49) 52km 2005
Raid du Golfe du Morbihan 2005 175km
Raid du Golfe du Morbihan 2006 arrêt au 125km
Raid de l'estuaire de la Loire 89km 2007
UTMB 2006
GRR 2006
Raid du Golfe du Morbihan 2007 175km 25h05
UTMB 2007 33h07
Grande course des Templiers 2007 et Puma trail
Origole 2007 71km
Ecotrail 2008 75km
Raid de l'estuaire de la Loire 2008 91km
Raid du Golfe du Morbihan 2008 177km
Trail Ubaye Salomon, Barcelonnette 2008, 2009, 2010, 2011, 2013 44km 2500m D+
Trail des Cerfs, Loudéac 70km
GRR 2008
Ecotrail de Paris 2009 78km
Trail de Guerlédan 2009 56km
Ultra-Marin 2009 (56) 178km
UTMB 2009 166km 9400m D+/D-
Endurance trail Templiers, Nant (12) 114km 4400m D+/D-
24 heures de Rennes 2010 174km
Bretagne Ultra trail 2010 (56-29) 120km 2400m D+/D-
Trail de Guerlédan 2010 58km 1725m D+
Ultra-Marin 2010 178km
Endurance trail Templiers, Millau (12) 2010 111km 4600m D+/D-
Aubrac Ultra-trail, Nasbinals (48) 97km 4200m D+/D-
Ultra-marin trail "56" 2011 57km
Festival des Hospitaliers, Nant, 30/10/2011, 75km, 4000m D+/D-
CCC 2012
GRR 2012, 170km, 10850m D+
Trail de Guerlédan 2013, 58km
Raid du golfe du morbihan 2013, 178km
Grande course des Templiers Millau 2013 73km 3400m D+
6 heures de Rennes 2014 60km
6 heures de Tinténiac 2014 63km
Raid du golfe du morbihan 2014, 178km 23h25
UTMB 2014 168km, 9600m D+ 39h42
Bretagne Ultra Trail 2015 118km 2700m D+
Endurance trail Corsaire autour de la Rance 69km
2016, après fracture de la malléole......
UTMB, arrêt à Arnuva
Ultra des vagues, Belle-Ile, arrêt au 51ème
Maxi-Race lac d'Annecy 2017 83 km 5200 m D+
Raid du Golfe du Morbihan 2017 89km
Grand Raid Réunion 2017 166km 9600m D+
Raid du Golfe du Morbihan 2019 87km
TDS 2019 145km 9200m D+
VVX 2022 80km 2700m D+

vendredi 24 juin 2011

Aubrac Ultra-trail 2011

Nous devons à Stéphann cette belle idée de partir en groupe participer à l'Aubrac ultra-trail à Nasbinals, aux confins de l'Aveyron, de la Lozère, et du Cantal.
L'Ultra n'est pas un long fleuve tranquille: finalement Stéphann est forfait, blessé, et inquiet pour l'UTMB qui approche à grand pas. Au départ, Didier n'est pas serin, et Fred est anxieux lui aussi...... La course s'arrêtera trop rapidement pour eux deux, sur blessure et seuls Jérôme et moi aurons le privilège de rallier l'arrivée. Merci à Noureddine de nous avoir soutenu dans ce projet et dans les suivants : UTMB et GRP

dimanche 24 avril 2011

J'ai l'aorte qui se dilate

En 2007, réalisant qu’il avait en face de lui un quadra déjà bien avancé, mon toubib m’a envoyé faire un test d’effort. A cette occasion, on m’a aussi soumis à une écho du cœur au repos.
Test d’effort OK, mais découverte d’une aorte avec une section un peu dilatée. Le cardiologue m’a donné sa bénédiction mais recommandé un suivi annuel de la fameuse artère……
Très curieusement (mais sincèrement), j’ai très bien entendu que j’étais bon pour le service, mais j’ai oublié la prescription du « suivi annuel ».
En fin d’année dernière, mon médecin m’a rappelé à mes obligations, et m’a prié de retourner faire un tour de vélo sur place au bon plaisir des électrodes.
Le test d’effort était toujours nickel mais le tuyau incriminé a continué à grossir dixit la nouvelle échographie. La première réaction du cardiologue fut (médecine du parapluie) de m’interdire immédiatement toute pratique sportive. Ensuite après l’avoir invité à consulter autour de lui des praticiens plus connectés avec le monde du sport, et notamment des sports d’endurance, on m’a autorisé à courir sans réserve quantitative, mais avec un taquet à 75% de FC max ! Parallèlement, interdiction de participer à des compétitions.
Inutile de vous faire un dessin, on s’ennuie vite à courir en dessous de 125b/min…….
J’ai provoqué d’autres rendez-vous, obtenu de nouveaux examens : scanner, test tapis, écho complète, etc…..Le nouveau verdict est que la dilatation est « légèrement » moins importante qu’il n’y paraissait, que je peux courir à 85% de FC max, et que je re-peux faire de la compétition, mais un quitus susceptible de m’être retiré à tout moment : « Qu’est ce que sera demain ? début ou la fin ? » (sur un air musical).
Évidemment, ça ne change rien à l’issue qui a la forme du billard…..
Mais maintenant j’ai l’autorisation de courir, y compris en compétition, y compris en ultra. En 2010, je suis resté sur l’immense déception d’un UTMB avorté, et d’un Endurance trail où j’ai couru avec le frein car j’étais blessé. C’est pour ça que j’abordais 2011 avec les dents qui rayent les sentiers. Cependant, je suis aussi père de famille, époux. Je dois me comporter en personne responsable……
Je n’aime pas trop faire du déballage, mais si je peux recueillir des expériences intéressantes ou bénéficier de vos savantes réflexions, drôles aussi, toutes sont les bienvenues.